Harcèlement moral au travail : droits et recours des salariés

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Le harcèlement moral figure parmi les formes les plus graves de souffrance au travail, et se traduit par des agissements répétés qu'ils soient verbaux, comportementaux ou organisationnels, susceptibles de dégrader les conditions de travail du salarié, d'altérer sa santé physique ou mentale, ou encore de compromettre son avenir professionnel.

De telles situations, souvent insidieuses, peuvent naître de tensions hiérarchiques, d'un climat délétère ou d'une mise à l'écart progressive, et dans un contexte de pression accrue et de recherche constante de performance, comprendre ses droits et savoir réagir face à de tels agissements devient plus que jamais essentiel pour préserver sa dignité et sa santé au travail.

 

Définir le harcèlement moral

L'article L1152‑1 du Code du travail définit le harcèlement moral comme « des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail ».

Même s'il n'existe pas de liste exhaustive, en pratique ces comportements prennent la forme de propos humiliants, de mises à l'écart, de surcharge ou au contraire de retrait de tâches, voire de dénigrement systématique.

Contrairement à une simple mésentente, le harcèlement moral suppose une répétition et un impact tangible sur la santé ou la carrière du salarié, et les juridictions saisies de tels dossiers rappellent régulièrement que la preuve peut être apportée par tout moyen : attestations, mails, certificats médicaux, voire échanges internes.

  • Voir aussi Souffrance au travail : comment la reconnaître et agir.

 

L'obligation de prévention de l'employeur

En matière de santé et de sécurité au travail, l'employeur est tenu à une obligation de sécurité de résultat (article L 4121‑1 du Code du travail), de sorte que la prévention du harcèlement moral passe par la mise en place d'actions de formation, de sensibilisation, et en cas d'apparition du risque, d'un traitement rapide des alertes.

Le non‑respect de cette obligation peut engager la responsabilité de l'entreprise, même en l'absence de faute intentionnelle, dès lors qu'un manquement aux obligations de prévention ou de réaction est constaté. Une vigilance constante s'impose donc, tant dans la prévention que dans la gestion des situations de harcèlement.

 

Comment réagir en cas de harcèlement moral

Face à une situation de harcèlement au travail, il est essentiel d'agir avec méthode et prudence.

La première étape consiste à consulter le médecin du travail en mesure d'évaluer les répercussions sur la santé et, le cas échéant, recommander des aménagements de poste. En parallèle il est nécessaire d'alerter la hiérarchie ou le comité social et économique (CSE), car ce dernier dispose d'un droit d'alerte spécifique en matière de harcèlement.

Dès l'apparition d'une situation de harcèlement, la conservation des preuves joue un rôle déterminant : courriels, messages, témoignages ou certificats médicaux peuvent venir étayer la réalité des faits.

Enfin, l'inspection du travail peut être saisie afin de constater les manquements et, si nécessaire, en informer le procureur de la République.

Lorsque la situation ne trouve pas d'issue malgré ces démarches, un recours judiciaire peut être envisagé pour faire valoir ses droits et obtenir réparation.

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Les recours juridiques possibles

En cas de harcèlement moral, le salarié dispose de plusieurs recours juridiques, avec en premier lieu la saisine du Conseil de prud'hommes afin d'obtenir réparation du préjudice subi et, le cas échéant, solliciter la résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l'employeur.

Une plainte peut également être déposée sur le fondement de l'article 222‑33‑2 du Code pénal, le harcèlement moral étant puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.

Étant précisé que si le licenciement est lié au harcèlement, le salarié peut en demander la nullité.

 

L'importance d'un accompagnement juridique

Être victime de harcèlement moral ne signifie pas nécessairement devoir quitter son emploi, mais un accompagnement adapté peut permettre une médiation, un aménagement du poste ou une réparation financière
 Le rôle de l'avocat est essentiel pour qualifier juridiquement les faits, anticiper la défense de l'employeur et choisir la voie la plus protectrice : prud'homale, pénale ou transactionnelle.

 

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