Souffrance au travail : comment la reconnaître et agir

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Réalité qui touche de nombreux salariés, qu'il s'agisse d'un sentiment d'épuisement, d'isolement, de stress chronique ou de perte de motivation, la souffrance au travail constitue un risque psychosocial reconnu, pouvant entraîner des conséquences graves sur la santé physique et mentale, et impose à l'employeur une obligation de prévention et de protection prévue par le Code du travail.

Derrière de telles situations se cachent souvent des facteurs organisationnels, relationnels ou managériaux qui peuvent avoir des conséquences graves sur la santé et sur la vie professionnelle.

Savoir reconnaître les signes et identifier les recours possibles est essentiel pour tout salarié.

 

 

Reconnaître la souffrance au travail

La souffrance au travail ne se limite pas à un simple malaise passager, mais peut se manifester de différentes manières qu'il s'agisse par exemple d'une anxiété persistante, de troubles du sommeil, de fatigue extrême, d'un isolement volontaire ou encore une perte d'intérêt pour les tâches quotidiennes.

Dans certains cas, elle est liée à une surcharge de travail (comme la pression du résultat), à un management ou des conditions de travail inadaptés ou à des relations conflictuelles. Dans d'autres, elle résulte d'un harcèlement moral ou sexuel, ou toute autre forme de violences verbales.

En France, le droit du travail impose à l'employeur une obligation de sécurité en matière de santé physique et mentale du salarié (article L 4121‑1), ce qui l'oblige à mettre en place des mesures de prévention des risques psychosociaux, adapter l'organisation du travail et protéger la santé des salariés.

Lorsque l'employeur manque à cette obligation, sa responsabilité peut être engagée.


Les premiers réflexes à adopter

Tout salarié confronté à une situation de souffrance doit, dans un premier temps, alerter les interlocuteurs internes, qu'il s'agisse du manager, des ressources humaines, des représentants du personnel, du médecin du travail, voir le dirigeant directement.

La consultation du médecin du travail est une étape cruciale, car ce professionnel est en mesure de recommander des aménagements de poste, d'alerter l'employeur et constater une éventuelle inaptitude.

En parallèle, il est conseillé de constituer un dossier en conservant des courriels, en recueillant des témoignages, en faisant établir des certificats médicaux ou tout élément démontrant la réalité de la souffrance et ses causes.

Autant de preuves utiles en cas de procédure devant le conseil de prud'hommes ou pour les besoins d'une reconnaissance de maladie professionnelle.

 

Les recours juridiques possibles

Lorsqu'aucune solution interne n'aboutit, plusieurs recours sont envisageables :

  • La reconnaissance en maladie professionnelle : certaines pathologies psychiques peuvent être reconnues comme telles par la Sécurité sociale, ouvrant droit à indemnisation ;
  • La mise en cause de l'employeur : en cas de manquement à son obligation de sécurité, l'employeur peut être condamné à réparer le préjudice subi par le salarié par une saisine du Conseil de prud'hommes.
  • La résiliation judiciaire : lorsqu'il n'est plus possible de poursuivre la relation contractuelle ;
  • Le dépôt de plainte : en cas de harcèlement moral ou sexuel caractérisé.

À Paris, les juridictions sociales connaissent de nombreux dossiers relatifs à la souffrance au travail. Le choix du recours dépend de la situation concrète du salarié et de la gravité des faits.

 

Le rôle de l'accompagnement juridique

La souffrance au travail n'est pas seulement une question de bien‑être, mais un enjeu de droit dans lequel l'accompagnement par un avocat en droit social permet de clarifier la situation, d'évaluer les preuves disponibles et de définir la meilleure stratégie, qu'il s'agisse d'une négociation amiable, d'un contentieux prud'homal ou d'une action pénale.

L'intervention d'un avocat est particulièrement pertinente pour anticiper les conséquences financières (indemnités, licenciement, rupture conventionnelle) et protéger les droits du salarié.

 

Ne restez pas seul face à la souffrance au travail. Prenez rendez‑vous avec notre cabinet à Paris pour obtenir un accompagnement juridique personnalisé.

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